hgbook

view fr/intro.tex @ 933:4934b0c2947e

review french intro.tex
author Wilk
date Mon Feb 09 14:41:04 2009 +0100 (2009-02-09)
parents 06e65014e3eb
children 2f1667b5c28d
line source
1 \chapter{Introduction}
2 \label{chap:intro}
4 \section{À propos de la gestion source}
6 La gestion de sources est un processus permettant de gérer différentes
7 versions de la même information. Dans sa forme la plus simple, c'est
8 ce que tout le monde fait manuellement : quand vous modifiez
9 un fichier, vous le sauvegarder sous un nouveau nom contenant un numéro,
10 à chaque fois plus grand que celui de la version précédente.
12 Ce genre de gestion de version manuelle est cependant facilement sujette
13 à des erreurs, ainsi, depuis longtemps, des logiciels existent pour
14 résoudre cette problématique. Les premiers outils de gestion de sources
15 étaient destinés à aider un seul utilisateur, à automatiser la gestion
16 des versions d'un seul fichier. Dans les dernières décades, cette cible
17 s'est largement agrandie, ils gèrent désormais de multiples fichiers, et
18 aident un grand nombre de personnes à travailler ensemble. Les outils les
19 plus modernes n'ont aucune difficultés à gérer plusieurs milliers de
20 personnes travaillant ensemble sur des projets regroupant plusieurs
21 centaines de milliers de fichiers.
23 \subsection{Pourquoi utiliser un gestionnaire de source ?}
25 Il y a de nombreuses raisons pour que vous ou votre équipe souhaitiez
26 utiliser un outil automatisant la gestion de version pour votre projet.
27 \begin{itemize}
28 \item L'outil se chargera de suivre l'évolution de votre projet, sans
29 que vous n'ayez à le faire. Pour chaque modification, vous aurez à votre
30 disposition un journal indiquant \emph{qui} a fait quoi, \emph{pourquoi}
31 ils l'ont fait, \emph{quand} ils l'ont fait, et \emph{ce} qu'ils ont
32 modifiés.
33 \item Quand vous travaillez avec d'autres personnes, les logiciels de
34 gestion de source facilitent le travail collaboratif. Par exemple, quand
35 plusieurs personnes font, plus ou moins simultanément, des modifications
36 incompatibles, le logiciel vous aidera à identifier et résoudre les conflits.
37 \item L'outil vous aidera à réparer vos erreurs. Si vous effectuez un changement
38 qui se révèlera être une erreur, vous pourrez revenir à une version
39 antérieure d'un fichier ou même d'un ensemble de fichiers. En fait, un outil de
40 gestion de source \emph{vraiment} efficace vous permettra d'identifier à quel
41 moment le problème est apparu (voir la section~\ref{sec:undo:bisect} pour plus
42 de détails).
43 \item L'outil vous permettra aussi de travailler sur plusieurs versions différentes
44 de votre projet et à gérer l'écart entre chacune.
45 \end{itemize}
46 La plupart de ces raisons ont autant d'importances ---du moins en théorie--- que
47 vous travailliez sur un projet pour vous, ou avec une centaine d'autres
48 personnes.
50 Une question fondamentale à propos des outils de gestion de source, qu'il s'agisse
51 du projet d'une personne ou d'une grande équipe, est quelles sont ses
52 \emph{avantages} par rapport à ses \emph{coût}. Un outil qui est difficile à
53 utiliser ou à comprendre exigera un gros effort d'adaptation.
55 Un projet de cinq milles personnes s'effondrera très certainement de lui même
56 sans aucun processus et outil de gestion de source. Dans ce cas, le coût
57 d'utilisation d'un logiciel de gestion de source est dérisoire, puisque
58 \emph{sans}, l'échec est presque garanti.
60 D'un autre coté, un ``rapide hack'' d'une personne peut sembler un contexte
61 bien pauvre pour utiliser un outil de gestion de source, car, bien évidement
62 le coût d'utilisation dépasse le coût total du projet. N'est ce pas ?
64 Mercurial supporte ces \emph{deux} échelles de travail. Vous pouvez apprendre
65 les bases en quelques minutes seulement, et, grâce à sa performance, vous pouvez
66 l'utiliser avec facilité sur le plus petit des projets. Cette simplicité
67 signifie que vous n'avez pas de concepts obscurs ou de séquence de commandes
68 défiant l'imagination, sans aucune corrélation avec \emph{ce que vous êtes
69 vraiment entrain de faire}. En même temps, ces mêmes performances et sa
70 nature ``peer-to-peer'' vous permet d'augmenter, sans difficulté, son
71 utilisation à de très grand projet.
73 Aucun outil de gestion de source ne peut sauver un projet mal mené, mais un
74 bon outil peut faire une grande différence dans la fluidité avec laquelle
75 vous pourrez travailler avec.
77 \subsection{Les multiples noms de la gestion de source}
79 La gestion de source\footnote{NdT: J'ai utilisé systématiquement le terme
80 ``gestion de source'' à travers tout l'ouvrage. Ce n'est pas forcement la
81 meilleur traduction, et ceci peut rendre la lecture un peu lourde, mais je
82 pense que le document y gagne en clarté et en précision.} est un domaine
83 divers, tellement qu'il n'existe pas une seul nom ou acronyme pour le désigner.
84 Voilà quelqu'uns des noms ou
85 acronymes que vous rencontrerez le plus souvent\footnote{NdT: J'ai conservé la
86 liste des noms en anglais pour des raisons de commodité (ils sont plus
87 ``googelable''). En outre, j'ai opté conserver l'ensemble des opérations de
88 Mercurial (\textit{commit},\textit{push}, \textit{pull},...) en anglais, là
89 aussi pour faciliter la lecture d'autres documents en anglais, et aussi
90 l'utilisation de Mercurial}.
92 :
93 \begin{itemize}
94 \item \textit{Revision control (RCS)} ;
95 \item Software configuration management (SCM), ou \textit{configuration management} ;
96 \item \textit{Source code management} ;
97 \item \textit{Source code control}, ou \textit{source control} ;
98 \item \textit{Version control (VCS)}.
99 \end{itemize}
101 Certains personnes prétendent que ces termes ont en fait des sens
102 différents mais en pratique ils se recouvrent tellement qu'il n'y a pas
103 réellement de manière pertinente de les distinguer.
105 \section{Une courte histoire de la gestion de source}
107 Le plus célèbre des anciens outils de gestion de source est \textit{SCCS (Source
108 Code Control System)}, que Marc Rochkind conçu dans les laboratoire de recherche de Bell
109 (\textit{Bell Labs}), dans le début des années 70. \textit{SCCS} ne fonctionnait que sur des fichiers individuels, et obligeait à chaque personne travaillant sur le projet d'avoir un accès à un répertoire de travail commun, sur le même système.
110 Seulement une seule personne pouvait modifier un fichier au même moment, ce fonctionnement était assuré par l'utilisation de verrou (``lock''). Il était courant que des personnes verrouillent
111 des fichiers, et plus tard, oublient de le déverrouiller; empêchant n'importe qui d'autre de
112 travailler sur ces fichiers sans l'aide de l'administrateur...
114 Walter Tichy a développé une alternative libre à \textit{SCCS} au début des années 80, qu'il
115 nomma \textit{RSC (Revison Control System)}. Comme \textit{SCCS}, \textit{RCS}
116 demander aux développeurs de travailler sur le même répertoire partagé, et de verrouiller les
117 fichiers pour se prémunir de tout conflit issue de modifications concurrentes.
119 Un peu plus tard dans les années 1980, Dick Grune utilisa \textit{RCS} comme une brique de base pour un ensemble de scripts \textit{shell} qu'il intitula cmt, avant de la renommer en \textit{CVS (Concurrent Versions System)}. La grande innovation de CVS était que les développeurs pouvaient travailler simultanément et indépendamment dans leur propre espace de travail. Ces espaces de travail privés assuraient que les développeurs ne se marchent pas mutuellement sur les pieds, comme c'était souvent le cas avec RCS et SCCS. Chaque développeur disposait donc de sa copie de tous les fichiers du projet, et ils pouvaient donc librement les modifier. Ils devaient néanmoins effectuer la ``fusion'' (\textit{``merge''}) de leurs fichiers, avant d'effectuer le ``commit'' de leur modifications sur le dépôt central.
121 Brian Berliner repris les scripts de Grune's et les réécris en~C, qu'il publia en 1989. Depuis, ce code a été modifié jusqu'à devenir la version moderne de CVS. CVS a acquis ainsi la capacité de fonctionner en réseau, transformant son architecture en client/serveur. L'architecture de CVS est centralisée, seul le serveur a une copie de l'historique du projet. L'espace de travail client ne contient qu'une copie de la dernière version du projet, et quelques métadonnées pour indiquer où le serveur se trouve. CVS a été un grand succès, aujourd'hui c'est probablement l'outil de gestion de contrôle le plus utilisé au monde.
123 Au début des années 1990, Sun Microsystmes développa un premier outil de gestion de source distribué, nommé TeamWare. Un espace de travail TeamWare contient une copie complète de l'historique du projet. TeamWare n'a pas de notion de dépôt central. (CVS utilisait RCS pour le stockage de l'historique, TeamWare utilisait SCCS).
125 Alors que les années 1990 avançaient, les utilisateurs ont pris conscience d'un certain nombre de problèmes avec CVS. Il enregistrait simultanément des modifications sur différents fichiers individuellement, au lieu de les regrouper dans une seule opération cohérente et atomique. Il ne gère pas bien sa hiérarchie de fichier, il est donc assez aisé de créer le chaos en renommant les fichiers et les répertoires. Pire encore, son code source est difficile à lire et à maintenir, ce qui agrandit largement le ``niveau de souffrance'' associé à la réparation de ces problèmes d'architecture de manière prohibitive.
127 En 2001, Jim Blandy et Karl Fogel, deux développeurs qui avaient travaillés sur CVS, initièrent un projet pour le remplacer par un outil qui aurait une meilleur architecture et un code plus propre. Le résultat, Subversion, ne quitte pas le modèle centralisé et client/server de CVS, mais ajoute les opérations de ``commit'' atomique sur de multiples fichiers, une meilleure gestion des espaces de noms, et d'autres fonctionnalités qui en font un meilleur outil que CVS. Depuis sa première publication, il est rapidement devenu très populaire.
129 Plus ou moins de simultanément, Graydon Hoare a commencé sur l'ambitieux système de gestion distribué Monotone. Bien que Monotone corrige plusieurs défaut de CVS's tout en offrant une architecture ``peer-to-peer'', il va aussi plus loin que la plupart des outils de révision de manière assez innovante. Il utilise des ``hash'' cryptographique comme identifiant, et il a une notion complète de ``confiance'' du code issue de différentes sources.
131 Mercurial est né en 2005. Bien que très influencé par Monotone, Mercurial se concentre sur la facilité d'utilisation, les performances et la capacité à monter en charge pour de très gros projets.
133 \section{Tendances de la gestion de source}
135 Il y a eu une tendance évidente dans le développement et l'utilisation d'outil de gestion de source depuis les quatre dernières décades, au fur et à mesure que les utilisateurs se sont habitués à leur outils et se sont sentis contraint par leur limitations.
137 La première génération commença simplement par gérer un fichier unique sur un ordinateur individuel. Cependant, même si ces outils présentaient une grande avancée par rapport à la gestion manuelle des versions, leur modèle de verrouillage et leur utilisation limitée à un seul ordinateur rendait leur utilisation possible uniquement dans une très petite équipe.
139 La seconde génération a assoupli ces contraintes en adoptant une architecture réseau et centralisé, permettant de gérer plusieurs projets entiers en même temps. Alors que les projets grandirent en taille, ils rencontrèrent de nouveau problèmes. Avec les clients discutant régulièrement avec le serveurs, la montée en charge devint un réel problème sur les gros projets. Une connexion réseau peu fiable pouvant complètement empêcher les utilisateurs distant de dialoguer avec le serveur. Alors que les projets \textit{Open Source} commencèrent à mettre en place des accès en lecture seule disponible anonymement, les utilisateurs sans les privilèges de ``commit'' réalisèrent qu'ils ne pouvaient pas utiliser les outils pour collaborer naturellement avec le projet, comme ils ne pouvaient pas non plus enregistrer leurs modifications.
141 La génération actuelle des outils de gestion de source est ``peer-to-peer'' par nature. Tout ces systèmes ont abandonné la dépendance à un serveur central, et ont permis à leur utilisateur de distribuer les données de leur gestion de source à qui en a besoin. La collaboration à travers Internet a transformée la contrainte technologique à une simple question de choix et de consencus. Les outils moderne peuvent maintenant fonctionner en mode déconnecté sans limite et de manière autonome, la connexion au réseau n'étant nécessaire que pour synchroniser les modifications avec les autres dépôts.
143 \section{Quelques avantages des gestionnaire de source distribué}
145 Même si les gestionnaire de source distribués sont depuis plusieurs années
146 assez robustes et aussi utilisables que leur prédécesseurs, les utilisateurs
147 d'autres outils n'y ont pas encore été sensibilisés. Les gestionnaires
148 de sources distribués se distinguent particulièrement de leurs équivalents
149 centralisés de nombreuses manières.
151 Pour un développeur individuel, ils restent beaucoup plus rapides que les
152 outils centralisés. Cela pour une raison simple : un outil centralisé doit
153 toujours dialoguer à travers le réseau pour la plupart des opérations, car
154 presque toutes les métadonnées sont stockées sur la seule copie du serveur
155 central. Un outil distribué stocke toute ses métadonnées localement. À tâche
156 égale, effectuer un échange avec le réseau ajoute un délai aux outils
157 centralisés. Ne sous-estimez pas la valeur d'un outil rapide : vous allez
158 passer beaucoup de temps à interagir avec un logiciel de gestion de sources.
160 Les outils distribués sont complètement indépendants des aléas de votre serveur,
161 d'autant plus qu'ils répliquent les métadonnées à beaucoup d'endroits. Si
162 votre serveur central prend feu, vous avez intérêt à ce que les médias de
163 sauvegardes soient fiables, et que votre dernier ``backup'' soit récent et
164 fonctionne sans problème. Avec un outil distribué, vous avez autant de
165 ``backup'' que de contributeurs.
167 En outre, la fiabilité de votre réseau affectera beaucoup moins les
168 outils distribués. Vous ne pouvez même pas utiliser un outil centralisé
169 sans connexion réseau, à l'exception de quelques commandes, très limitées.
170 Avec un outil distribué, si votre connexion réseau tombe pendant que vous
171 travaillez, vous pouvez ne même pas vous en rendre compte. La seule chose
172 que vous ne serez pas capable de faire sera de communiquer avec des dépôts
173 distants, opération somme toute assez rare par comparaison aux opérations
174 locales. Si vous avez une équipe de collaborateurs très dispersés ceci peut
175 être significatif.
177 \subsection{Avantages pour les projets \textit{Open Source}}
179 Si vous prenez goût à un projet \textit{Open Source} et que vous
180 décidez de commencer à toucher à son code, et que le projet utilise
181 un gestionnaire de source distribué, vous êtes immédiatement un "pair"
182 avec les personnes formant le ``cœur'' du projet. Si ils publient
183 leurs dépôts, vous pouvez immédiatement copier leurs historiques de
184 projet, faire des modifications, enregistrer votre travail en utilisant
185 les même outils qu'eux. Par comparaison, avec un outil centralisé, vous
186 devez utiliser un logiciel en mode ``lecture seule'' à moins que
187 quelqu'un ne vous donne les privilèges de ``commit'' sur le serveur
188 central. Avant ça, vous ne serez pas capable d'enregistrer vos
189 modifications, et vos propres modifications risqueront de se
190 corrompre chaque fois que vous essayerez de mettre à jour à votre
191 espace de travail avec le serveur central.
193 \subsubsection{Le non-problème du \textit{fork}}
195 Il a été souvent suggéré que les gestionnaires de source distribués
196 posent un risque pour les projets \textit{Open Source} car ils
197 facilitent grandement la création de ``fork''\footnote{NdT:Création
198 d'une version alternative du logiciel}. %%% TODO: Link to Wikipedia
199 Un ``fork'' apparait quand il y des divergences d'opinion ou d'attitude
200 au sein d'un groupe de développeurs qui aboutit à la décision de ne
201 plus travailler ensemble. Chacun parti s'empare d'une copie plus ou moins
202 complète du code source du projet et continue dans sa propre direction.
204 Parfois ces différents partis décident de se réconcilier. Avec un
205 serveur central, l'aspect \emph{technique} de cette réconciliation
206 est un processus douloureux, et essentiellement manuel. Vous devez
207 décider quelle modification est ``la gagnante'', et replacer, par un
208 moyen ou un autre, les modifications de l'autre équipe dans l'arborescence
209 du projet. Ceci implique généralement la perte d'une partie de l'historique
210 d'un des partie, ou même des deux.
212 Ce que les outils distribués permettent à ce sujet est probablement
213 la \emph{meilleur} façon de développer un projet. Chaque modification
214 que vous effectuez est potentiellement un ``fork''. La grande force de
215 cette approche est que les gestionnaires de source distribués doivent être
216 vraiment très efficasses pour \emph{fusionner}\footnote{NdT:j'ai choisi de
217 traduire ici \textit{merging} par ``fusionner'' pour des raisons de clarté}
218 des ``forks'', car les ``forks'', dans ce contexte, arrivent tout le
219 temps.
221 Si chaque altération que n'importe qui effectue, à tout moment, est vue
222 comme un ``fork'' à fusionner, alors ce que le monde de l'\textit{Open
223 Source} voit comme un ``fork'' devient \emph{uniquement} une problématique
224 sociale. En fait, les outils de gestions de source distribués \emph{réduisent}
225 les chances de ``fork'':
226 \begin{itemize}
227 \item Ils éliminent la distinction sociale qu'imposent les outils centralisés
228 entre les membres du projets (ceux qui ont accès au ``commit'') et ceux de l'
229 extérieur (ce qui ne l'ont pas).
230 \item Ils rendent plus facile la réconciliation après un ``fork'' social, car
231 tout ce qu'elle implique est juste une simple fusion.
232 \end{itemize}
234 Certaines personnes font de la résistance envers les gestionnaires de source
235 distribués parce qu'ils veulent garder un contrôle ferme de leur projet, et
236 ils pensent que les outils centralisés leur fournissent ce contrôle. Néanmoins,
237 si c'est votre cas, sachez que si vous publier votre dépôt CVS ou Subversion
238 de manière publique, il existe une quantité d'outils disponibles pour récupérer
239 entièrement votre projet et son historique (quoique lentement) et le récréer
240 ailleurs, sans votre contrôle. En fait, votre contrôle sur votre projet est
241 illusoire, vous ne faites qu'interdire à vos collaborateurs de travailler
242 de manière fluide, en disposant d'un miroir ou d'un ``fork'' de votre
243 historique.
244 %%%TODO: Fussy, those last sentences are not really well translated:
245 %%%no problem for me (wilk)
246 %However, if you're of this belief, and you publish your CVS or Subversion
247 %repositories publically, there are plenty of tools available that can pull
248 %out your entire project's history (albeit slowly) and recreate it somewhere
249 %that you don't control. So while your control in this case is illusory, you are
250 %forgoing the ability to fluidly collaborate with whatever people feel
251 %compelled to mirror and fork your history.
253 \subsection{Avantages pour les projets commerciaux}
255 Beaucoup de projets commerciaux sont réalisés par des équipes éparpillées
256 à travers le globe. Les contributeurs qui sont loin du serveur central
257 devront subir des commandes lentes et même parfois peu fiables. Les
258 solutions propriétaires de gestion de source, tentent de palier ce problème
259 avec des réplications de site distant qui sont à la fois coûteuses à mettre
260 en place et lourdes à administrer. Un système distribué ne souffre pas
261 de ce genre de problèmes. En outre, il est très aisé de mettre en place
262 plusieurs serveurs de références, disons un par site, de manière à ce qu'il
263 n'y est pas de communication redondante entre les dépôts, sur une connexion
264 longue distance souvent onéreuse.
266 Les systèmes de gestion de source supportent généralement assez mal la
267 montée en charge. Ce n'est pas rare pour un gestionnaire de source centralisé
268 pourtant onéreux de s'effondrer sous la charge combinée d'une douzaine
269 d'utilisateurs concurrents seulement. Une fois encore, la réponse à cette problématique
270 est généralement encore la mise en place d'un ensemble complexe de serveurs
271 synchronisés par un mécanisme de réplication. Dans le cas d'un gestionnaire
272 de source distribué, la charge du serveur central --- si vous avez un--- est
273 plusieurs fois inférieure (car toutes les données sont déjà répliquées ailleurs),
274 un simple serveur, pas très cher, peut gérer les besoins d'une plus grande
275 équipe, et la réplication pour balancer la charge devient le
276 travail d'un simple script.
278 Si vous avez des employés sur le terrain, entrain de chercher à résoudre un soucis sur
279 le site d'un client, ils bénéficieront aussi d'un gestionnaire de source
280 distribués. Cet outil leur permettra de générer des versions personnalisées,
281 d'essayer différentes solutions, en les isolant aisément les une des autres,
282 et de rechercher efficacement à travers l'historique des sources, la cause
283 des bugs ou des régressions, tout ceci sans avoir besoin de la moindre
284 connexion au réseau de votre compagnie.
286 \section{Pourquoi choisir Mercurial?}
288 Mercurial a plusieurs caractéristiques qui en font un choix particulièrement
289 pertinent pour la gestion de source:
290 \begin{itemize}
291 \item Il est facile à apprendre et à utiliser ;
292 \item il est léger et performant ;
293 \item il monte facilement en charge ;
294 \item il est facile à personnaliser ;
295 \end{itemize}
297 Si vous êtes déjà familier d'un outil de gestion de source, vous serez
298 capable de l'utiliser en moins de 5 minutes. Sinon, ça ne sera pas beaucoup
299 plus long\footnote{NdT: Pour appuyer le propos de l'auteur, je signale que
300 j'utilise Mercurial comme outil d'initiation à la gestion de contrôle dans
301 des travaux pratique à l'ESME Sudria (\url{http://www.esme.fr}) et que les
302 élèves le prennent en main sans difficulté majeur malgré l'approche distribuée.}.
303 Les commandes utilisées par Mercurial, comme ses fonctionnalités, sont
304 généralement uniformes et cohérentes, et vous pouvez donc ainsi garder en tête
305 simplement quelques règles générales, plutôt qu'un lot complexe d'exceptions.
307 Sur un petit projet, vous pouvez commencer à travailler avec Mercurial en
308 quelques instants. Ajouter des modifications ou des branches, transférer
309 ces modifications (localement ou via le réseau), et les opérations
310 d'historique ou de statut sont aussi très rapide. Mercurial reste hors de
311 votre chemin grâce à sa simplicité d'utilisation et sa rapidité d'exécution.
313 L'utilité de Mercurial ne se limite pas à des petits projets: il est
314 aussi utilisé par des projets ayant des centaines ou même des milliers
315 de contributeurs, avec plusieurs dizaines de milliers de fichiers, et des
316 centaines de méga de code source.
318 Voici une liste non exhaustive des projets complexes ou critiques utilisant
319 Mercurial :
320 %TODO
321 % For both spanish and english version, add the following examples:
322 \begin{itemize}
323 \item Firefox ;
324 \item OpenSolaris ;
325 \item OpenJDK (utilisant en outre l'extension ``forest'' pour gérer
326 ses sous modules);
327 \end{itemize}
328 % TODO: Also add appropriate link.
330 Si les fonctionnalités cœur de Mercurial ne sont pas suffisantes pour vous,
331 il est très aisé d'en construire dessus. Mercurial est adapté à l'utilisation
332 de scripts, et son implémentation interne en Python, propre et claire,
333 rend encore plus facile l'ajout de fonctionnalité sous forme d'extensions. Il
334 en existe déjà un certain nombre de très populaires et très utiles,
335 dont le périmètre va de la recherche de bugs à l'amélioration des performances.
337 \section{Mercurial comparé aux autres outils}
339 Avant que vous n'alliez plus loin, comprenez bien que cette section
340 reflète mes propres expériences, et elle est donc (j'ose le dire)
341 peu objective. Néanmoins, j'ai utilisé les outils de gestion de source
342 listé ci dessous, dans la plupart des cas, pendant plusieurs années.
343 %% TODO: Fussy translation.
345 \subsection{Subversion}
347 Subversion est un outil de gestion de source les plus populaire, il fût
348 développé pour remplacer CVS. Il a une architecture client/server centralisée.
350 Subversion et Mercurial ont des noms de commandes très similaires pour
351 les mêmes opérations, ainsi si vous êtes familier avec l'un, c'est facile
352 d'apprendre l'autre. Ces deux outils sont portable sur les systèmes
353 d'exploitation les plus populaires\footnote{NdT:Mercurial fonctionne sans problèmes
354 sur OpenVMS à l'ESME Sudria \url{http://www.esme.fr}, compte tenu que Subversion a été
355 développé en C, je ne suis pas sûr que son portage aurait été aussi aisé.}.
356 %TODO: Backport this statement in english and spanish
358 Avant la version 1.5, Subversion n'offrait aucune forme de support pour les fusions. Lors
359 de l'écriture de ce livre, ces capacités de fusion étaient nouvelles, et réputés pour être
360 \href{http://svnbook.red-bean.com/nightly/en/svn.branchmerge.advanced.html#svn.branchmerge.advanced.finalword}{complexes
361 et buggués}.
363 Mercurial dispose d'un avantage substantiel en terme de performance par rapport à
364 Subversion sur la plupart des opérations que j'ai pu tester. J'ai mesuré
365 une différence de performance allant de deux à six fois plus rapide avec
366 le système de stockage de fichier local de Subversion~1.4.3
367 (\emph{ra\_local}), qui est la méthode d'accès la plus rapide disponible. Dans
368 un déploiement plus réaliste, impliquant un stockage réseau, Subversion
369 serait encore plus désavantagé. Parce que la plupart des commandes Subversion
370 doivent communiquer avec le serveur et que Subversion n'a pas de mécanisme
371 de réplication, la capacité du serveur et la bande passante sont devenu des
372 goulots d'étranglement pour les projets de tailles moyennes ou grandes.
374 En outre, Subversion implique une surcharge substantielle dans le stockage local
375 de certaines données, pour éviter des transactions avec le serveur, pour
376 certaines opérations communes, tel que la recherche des fichier modifiées
377 (\texttt{status}) et l'affichage des modifications par rapport la révision
378 courante (\texttt{diff}). En conséquence, un répertoire de travail Subversion
379 a souvent la même taille, ou est plus grand, qu'un dépôt Mercurial et son
380 espace de travail, bien que le dépôt Mercurial contienne l'intégralité de
381 l'historique.
383 Subversion est largement supporté par les outils tierces. Mercurial est
384 actuellement encore en retrait de ce point de vue. L'écart se réduit, néanmoins,
385 et en effet certains des outils graphiques sont maintenant supérieurs à leurs
386 équivalents Subversion. Comme Mercurial, Subversion dispose d'un excellent
387 manuel utilisateur.
389 Parce que Subversion ne stocke pas l'historique chez ses clients, il est
390 parfaitement adapté à la gestion de projets qui doivent suivre un ensemble
391 de larges fichiers binaires et opaques. Si vous suivez une cinquantaine de
392 versions d'un fichier incompressible de 10MB, l'occupation disque coté client
393 d'un projet sous Subversion restera à peu près constante. A l'inverse,
394 l'occupation disque du même projet sous n'importe lequel des gestionnaire
395 de source distribués grandira rapidement, proportionnellement aux nombres
396 de versions, car les différences entre chaque révisions sera très grande.
398 En outre, c'est souvent difficile ou, généralement, impossible de fusionner
399 des différences dans un fichier binaire. La capacité de Subversion de
400 verrouiller des fichiers, pour permettre à l'utilisateur d'être le seul
401 à le mettre à jour (``commit'') temporairement, est un avantage significatif
402 dans un projet doté de beaucoup de fichiers binaires.
404 Mercurial peut importer l'historique depuis un dépôt Subversion. Il peut
405 aussi exporter l'ensemble des révisions d'un projet vers un dépôt Subversion.
406 Ceci rend très facile de ``prendre la température'' et d'utiliser Mercurial et Subversion
407 en parallèle, avant de décider de migrer vers Mercurial. La conversion de
408 l'historique est incrémentale, donc vous pouvez effectuer une conversion
409 initiale, puis de petites additions par la suite pour ajouter les nouvelles
410 modifications.
412 \subsection{Git}
414 Git est un outil de gestion de source distribué qui fût développé pour gérer
415 le code source de noyau de Linux. Comme Mercurial, sa conception initiale à
416 était inspirée par Monotone.
418 Git dispose d'un ensemble conséquent de commandes, avec plus de~139 commandes
419 individuelles pour la version~1.5.0. Il a aussi la réputation d'être difficile
420 à apprendre. Comparé à Git, le point fort de Mercurial est clairement sa
421 simplicité.
423 En terme de performance, Git est extrêmement rapide. Dans la plupart des
424 cas, il est plus rapide que Mercurial, tout du moins sur Linux, alors que
425 Mercurial peut être plus performant sur d'autres opérations. Néanmoins, sur
426 Windows, les performances et le niveau de support général fourni par Git,
427 au moment de l'écriture de cet ouvrage, est bien derrière celui de Mercurial.
429 Alors que le dépôt Mercurial ne demande aucune maintenance, un dépôt Git
430 exige d'exécuter manuellement et régulièrement la commande ``repacks'' sur
431 ces métadonnées. Sans ceci, les performances de git se dégrade, et la
432 consommation de l'espace disque augmente rapidement. Un serveur qui contient
433 plusieurs dépôts Git qui ne sont pas régulièrement et fréquemment ``repacked''
434 deviendra un vrai problème lors des ``backups'' du disque, et il y eu des
435 cas, où un ``backup'' journalier pouvait durer plus de~24 heures. Un dépôt
436 fraichement ``repacked'' sera légèrement plus petit qu'un dépôt Mercurial,
437 mais un dépôt non ``repacked'' est beaucoup plus grand.
439 Le cœur de Git est écrit en C. La plupart des commandes Git sont implémentées
440 sous forme de scripts Shell ou Perl, et la qualité de ces scripts varie
441 grandement. J'ai plusieurs fois constaté que certains de ces scripts étaient
442 chargés en mémoire aveuglément et que la présence d'erreurs pouvait s'avérer
443 fatale.
445 Mercurial peut importer l'historique d'un dépôt Git.
447 \subsection{CVS}
449 CVS est probablement l'outil de gestion de source le plus utilisé aujourd'hui
450 dans le monde. À cause de son manque de clarté interne, il n'est plus
451 maintenu depuis plusieurs années.
453 Il a une architecture client/serveur centralisée. Il ne regroupe pas les
454 modifications de fichiers dans une opération de ``commit'' atomique, ce
455 qui permet à ses utilisateurs de ``casser le \textit{build}'' assez
456 facilement : une personne peut effectuer une opération de ``commit''
457 sans problème puis être bloqué par besoin de fusion, avec comme conséquence
458 néfaste, que les autres utilisateurs ne récupèreront qu'une partie de ses
459 modifications. Ce problème affecte aussi la manière de travailler avec
460 l'historique du projet. Si vous voulez voir toutes les modifications d'une
461 personne du projet, vous devrez injecter manuellement les descriptions et les
462 \textit{timestamps} des modifications de chacun des fichiers impliqués (si
463 vous savez au moins quels sont ces fichiers).
465 CVS a une notion étrange des \textit{tags} et des branches que je n'essayerais
466 même pas de décrire ici. Il ne supporte pas bien les opérations de renommage d'un
467 fichier ou d'un répertoire, ce qui facilite la corruption de son dépôt. Il n'a
468 presque pas pour ainsi dire de contrôle de cohérence interne, il est donc
469 pratiquement impossible de dire si un dépôt est corrompu ni à quel point. Je
470 ne recommanderais pas CVS pour un projet existant ou nouveau.
472 Mercurial peut importer l'historique d'un projet CVS. Néanmoins, il y a
473 quelques principes à respecter; ce qui est vrai aussi pour les autres
474 outils d'import de projet CVS. À cause de l'absence de ``commit'' atomique
475 et gestion de version de l'arborescence, il n'est pas possible de reconstruire
476 de manière précise l'ensemble de l'historique. Un travail de ``devinette''
477 est donc nécessaire, et les fichiers renommées ne sont pas détectés. Parce
478 qu'une bonne part de l'administration d'un dépôt CVS est effectuée manuellement,
479 et est donc, sujette à erreur, il est courant que les imports CVS rencontrent
480 de nombreux problèmes avec les dépôt corrompues (des \textit{timestamps}
481 de révision complètement buggé et des fichiers verrouillés depuis des années
482 sont deux des problèmes les moins intéressants dont je me souvienne).
484 Mercurial peut importer l'historique depuis un dépôt CVS.
486 \subsection{Commercial tools}
488 Perforce a une architecture client/serveur centralisée, sans aucun
489 mécanisme de mise en cache de données coté client. Contrairement à la plupart
490 des outils modernes de gestion de source, Perforce exige de ses
491 utilisateurs d'exécuter une commande pour informer le serveur
492 central de tout fichier qu'il souhaite modifier.
494 Les performances de Perforce sont plutôt bonnes pour des petites
495 équipes, mais elles s'effondrent rapidement lorsque le nombre
496 d'utilisateurs augmente au delà de la douzaine. Des installations
497 de Perforce assez larges nécessitent le déploiement de proxies pour
498 supporter la montée en charge associée.
500 \subsection{Choisir un outil de gestion de source}
502 A l'exception de CVS, tous les outils listés ci-dessus ont des
503 forces qui leur sont propres et qui correspondent à certaines
504 formes de projet. Il n'y a pas un seul meilleur outil de gestion
505 de source qui correspondent le mieux à toutes les situations.
507 Par exemple, Subversion est un très bon choix lorsqu'on travaille
508 avec beaucoup de fichiers binaires, qui évoluent régulièrement, grâce
509 à sa nature centralisée et sa capacité à verrouiller des fichiers.
511 Personnellement, je préfère Mercurial pour sa simplicité, ses
512 performances et sa bonne capacité de fusion, et il m'a très bien rendu service
513 de plusieurs années maintenant.
515 \section{Migrer depuis un outil à Mercurial}
517 Mercurial est livré avec une extension nommée \hgext{convert}, qui
518 peut de manière incrémentale importer des révisions depuis différents
519 autres outils de gestion de source. Par ``incrémental'', j'entends que
520 vous pouvez convertir l'historique entier du projet en une seule fois,
521 puis relancer l'outil d'import plus tard pour obtenir les modifications
522 effectués depuis votre import initial.
524 Les outils de gestion de source supportés par \hgext{convert} sont :
525 \begin{itemize}
526 \item Subversion
527 \item CVS
528 \item Git
529 \item Darcs
530 \end{itemize}
532 En outre, \hgext{convert} peut exporter les modifications depuis Mercurial
533 vers Subversion. Ceci rend possible d'essayer Subversion en parallèle
534 avant de choisir une solution définitive, sans aucun risque de perte de
535 données.
537 La commande \hgxcmd{conver}{convert} est très simple à utiliser. Simplement,
538 indiquez le chemin ou l'URL du dépôt de source, en lui indiquant éventuellement
539 le nom du chemin de destination, et la conversion se met en route. Après cet
540 import initial, il suffit de relancer la commande encore une fois pour
541 importer les modifications effectuées depuis.
543 %%% Local Variables:
544 %%% mode: latex
545 %%% TeX-master: "00book"
546 %%% End: